Pourquoi adopter une stratégie RSE ?
Cette question est légitime et concerne toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur domaine d’activité. La responsabilité sociétale des entreprises est devenue une notion connue en l’espace de quelques années. Face au constat alarmant de notre surconsommation, du gaspillage à outrance et du dérèglement climatique, les entreprises sont aujourd’hui fortement incitées à adopter une attitude responsable.
Mais la RSE reste encore pour beaucoup un concept flou. Pourtant, les entreprises ont tout à gagner à intégrer pleinement une stratégie RSE dans leur activité. Voici pourquoi.
L’anticipation des prochaines réglementations
Panique à bord avec les multiples rapports du GIEC… Ainsi que les nombreuses tribunes des organisations et associations pour l’environnement. Ils ne cessent de mettre en avant notre manque d’ambition concernant le développement durable. Pourtant, force est de constater que la réglementation pour la protection de l’environnement s’accroît ces dernières années. La loi du 1er août 2008 concernant la responsabilité environnementale recherche la responsabilité des entreprises portant atteinte à l’eau. Avec une sécheresse généralisée sur toute la France, il y a fort à parier que des restrictions vont se généraliser dans les années à venir.
La circulaire du 27 juin 2019 relative à la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) est parue. Elle modifie le mode de calcul de cette taxe.
L’objectif est de favoriser le recyclage des déchets et non leur incinération automatique. De plus, en cas de non-déclaration ou de déclaration inexacte concernant la nature et la quantité de déchets concernés par la TGAP, l’amende peut être forte. La société Bocahut a récemment été condamnée à payer 8 396 € d’intérêts de retard de paiement de la TGAP PTS (taxe sur les poussières totales en suspension). En plus de la somme due de 165 197 €. Autant dire que de telles sommes à payer au titre du principe de pollueur-payeur incitent à réfléchir drastiquement sur l’impact environnemental de l’entreprise. Il ne s’agit ici que de deux exemples de réglementations concernant toutes les entreprises. En intégrant une stratégie RSE dans son activité, un acteur économique peut ainsi anticiper les prochaines réglementations à venir.
Si l’on ne tient pas compte des nouvelles réglementations, on peut se trouver pris au dépourvu. À l’instar de célèbres fast-food face à la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire leur imposant l’utilisation de vaisselle réutilisable pour les commandes à consommer sur place. Les contrôles devraient se multiplier ces prochains mois. Certaines enseignes comme Domino’s, KFC ou Burger King pourraient s’exposer à une amende de 1 500 euros par jour et par restaurant en cas de non-respect de cette nouvelle réglementation. En intégrant la RSE , une entreprise limite le risque de revoir dans la précipitation sa chaîne de production.
Des investissements rapidement rentables
La RSE est souvent perçue à tort comme un engagement coûteux pour l’entreprise. Pourtant, de nombreux investissements à faible coût peuvent être réalisés. Avec à la clé des économies non négligeables. Par exemple, une entreprise peut équiper ses locaux d’un système de chauffage plus performant afin de réduire sa facture d’énergie. À l’heure où le prix de l’électricité au kWh atteint des sommets, ce type d’investissement est rapidement rentabilisé. Ce constat peut également se vérifier sur d’autres postes de dépenses, avec par exemple une meilleure gestion de l’eau ou bien encore le recyclage de certaines fournitures et des rebuts de matières premières.
Une baisse de l’absentéisme au sein de ses équipes
Un sondage réalisé par l’institut Gallup en 2021 nous montre sans détour le manque de motivation des Français au travail. En effet, cette étude estime à seulement 6 % les Français qui se sentent engagés dans leur travail (1). Ce sondage a été réalisé dans 38 pays, avec 1 000 à 2 000 salariés sondés par pays à l’aide d’une série de questions concernant notamment leur bien-être au travail et l’intérêt qu’ils portent à leur emploi. Ce manque d’intérêt et ce manque de sens pour son emploi peuvent avoir des répercussions importantes sur le psychisme des Français. Les risques psychosociaux n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. En tête de liste, le burn-out est aujourd’hui une triste réalité pour bon nombre de travailleurs contraints d’être en arrêt longue durée.
Devant ce constat, des entreprises réussissent à contredire les chiffres grâce notamment à leur stratégie RSE. En effet, une entreprise qui s’engage pleinement sur le volet environnemental, social et économique apporte une raison de contribuer à ces efforts auprès de ses salariés. De ce fait, les entreprises intégrant la RSE dans leurs activités constatent une baisse significative de l’absentéisme et des troubles psychosociaux au sein de leurs équipes.
Toucher une cible de clients sensibles aux enjeux de demain
Les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés à l’impact direct et indirect de leurs achats au quotidien. La surconsommation est devenue difficile à assumer. Les achats de seconde main ainsi que les achats auprès d’entreprises vertueuses sont au contraire mis en avant. Les consommateurs deviennent progressivement des “consom’acteurs” en prenant conscience de leur pouvoir sur la demande et l’offre. Le prix et la qualité d’un produit ne sont plus les seuls critères pris en compte par les consommateurs. La provenance des matériaux ainsi que le mode de production participent à leur décision d’achat. Les entreprises ne ciblaient pas particulièrement les clients sensibles aux enjeux environnementaux et sociaux. Aujourd’hui, ils sont contraints d’intégrer ce type de clients qui ne cesse de s’accroître.
L’enjeu ici est de pérenniser leur activité. Pour cela, de plus en plus d’entreprises ont pris conscience de toute l’importance de communiquer sur leurs actions en faveur de la RSE.
Se démarquer de la concurrence avec une image marketing positive
La RSE est devenue sans nul doute un atout redoutable pour se démarquer de la concurrence. Ainsi, les entreprises souhaitant améliorer leur image ne cessent d’augmenter ces dernières années.
Certaines y arrivent mieux que d’autres, avec des actions concrètes qui peuvent être chiffrées et vérifiées : par exemple, les entreprises qui reversent un pourcentage de leur chiffre d’affaires à des associations ou des organisations pour l’environnement valorisent grandement leur pouvoir marketing. Ces entreprises ne sont plus uniquement perçues comme des acteurs économiques souhaitant à tout prix maximiser leur profit.
D’autres entreprises au contraire se laissent tenter par le ”greenwashing” : cette technique de marketing vise à véhiculer l’image illusoire de l’écoresponsabilité. Ces entreprises sont généralement identifiées par les consommateurs et éprouvent, après avoir été démasquées, beaucoup de difficultés à retrouver la confiance de leurs clients et de leurs partenaires financiers.
De ce fait, les entreprises ont tout intérêt à adopter une stratégie RSE à la hauteur de leurs moyens d’action. Il n’y a pas de taille minimale pour s’investir dans une économie circulaire ni d’action insignifiante. La RSE permet ainsi de pérenniser l’activité des acteurs économiques. Et ce, tout en prenant en considération les enjeux actuels et de demain.
Ecrit par: Audrey Roy