Faut-il faire preuve de courage au travail?

Le courage est souvent associé aux héros, aux guerriers qui se distinguent par des actions d’une bravoure éclatante. 

De même, dans le monde du travail, il est important de considérer ces personnes qui prennent des décisions courageuses en promouvant leurs missions et des valeurs en faveur du progrès de leur entreprise.  On observe toutefois une certaine méfiance vis-à-vis des actes courageux dans le monde professionnel : cela peut parfois s’avérer risqué voire préjudiciable pour une carrière. 

Par conséquent, le courage a-t-il sa place dans la sphère professionnelle ? 

  Lorsqu’une personne prend une décision, elle prend des risques dont l’issue est incertaine. C’est la raison pour laquelle certaines personnes préfèrent contourner la prise de décision, la déléguer ou repousser son échéance au maximum. Les fonctions dirigeantes sont amenées à prendre de nombreuses décisions, sous peine de modifier certaines organisations et créer de la méfiance au sein des collaborateurs.  

Une personne faisant preuve de courage en entreprise  est celle qui ose interroger les règles établies, remettre en question certains principes dans le but de contribuer au bon déroulement de l’organisation. Paradoxalement, cette attitude peut lui être reprochée. En effet, elle peut être pointée du doigt et qualifiée d’indisciplinée. 

Pourtant, l’indiscipline peut être une réelle vertu lorsqu’elle est justifiée. Ne pas être d’accord ne suffit pas : l’absence d’explications et de solutions alternatives ne mène à rien. C’est ici que se trouve la frontière entre une personne indisciplinée et une personne courageuse. La prise de risques mesurée et contrôlée distingue ces deux personnes.  

Est-il possible d’apprendre à devenir un collaborateur courageux ?  

  En général, dans la sphère professionnelle, le courage se distingue par une gestion calculée des risques ; il ne s’agit nullement d’un acte motivé par une pulsion héroïque. Certains osent des choix audacieux grâce à une préparation des décisions courageuses.  Voici des exemples d’actions pour pouvoir anticiper et organiser la prise de risques :  

  • Hiérarchiser ses objectifs : on peut définir des objectifs prioritaires et des objectifs secondaires. Peu importe leur  classement, les objectifs choisis doivent être raisonnables et atteignables. Après avoir défini ses objectifs, il conviendra de catégoriser ces derniers par ordre d’importance pour l’entreprise.  
  • Évaluation des risques et des avantages : à ce stade, il faudra évaluer les pertes et les gains estimés après la prise de décision.
  • Faire preuve de patience : agir au moment opportun peut s’avérer être un bon choix stratégique contrairement à l’action dans l’urgence. Cela passe par une analyse fine de l’environnement. On gagne à prendre son temps plutôt que d’agir dans la précipitation. Prendre son temps permet de rassembler plus d’informations et d’arguments pour améliorer les chances de réussite. 
  • Avoir une solution de secours et anticiper l’échec : les décisions prises ne sont pas toujours fructueuses du premier coup ; plusieurs tentatives sont parfois requises pour connaître la réussite, avec à la clé un plan B en cas d’échec.  

Outre les personnes qui ont un instinct naturel à prendre des décisions, l’individu courageux est celui qui sait évaluer les risques et s’adapter à son environnement au préalable. 

Parfois vu comme une menace pour l’entreprise, le courage s’avère au contraire synonyme de progrès.    

Source : HBR FRANCE